Et si le conseil de l’Ordre des médecins était loin d’être irréprochable ?

Communiqué d’un des principaux syndicats de médecins la CSMF prenant acte du rapport de la Cour des Comptes

Accablant sur des faits d’une extrême gravité

Un communiqué de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) donne le ton : “La CSMF a pris connaissance avec stupeur d’un article paru ce jour dans un journal satirique concernant le Conseil national de l’Ordre des médecins. Si les faits s’avéraient exacts à l’issue de l’enquête définitive, ils seraient d’une extrême gravité et porteraient atteinte à l’honneur et à la probité de toute la profession médicale, que le Conseil de l’Ordre est censé défendre”. Intitulé « La Cour des comptes envoie l’Ordre des médecins en soins intensifs », l’article du palmipède dresse un tableau noir du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM). Attaqué sur des affaires de mœurs et financières, l’Ordre a immédiatement répliqué, dès la parution de l’hebdomadaire satirique, dans un document de 4 pages au langage emberlificoté à souhait diffusé exceptionnellement – on se demande bien pourquoi – sur Twitter et sur son site[1]. Si les faits s’avéraient exacts, ils seraient d’une extrême gravité et porteraient atteinte à l’honneur et à la probité de toute la profession médicale.

Laxisme confraternel sur les abus sexuels

De quoi est-il accusé et comment se défend-il ? Premier manquement, selon la Cour des comptes : le laxisme coupable dont fait preuve le CNOM à l’endroit des médecins mis en cause dans des affaires d’abus sexuels. Et de citer le cas d’un médecin gynécologue, qui suite à une plainte pour abus sexuel déposé en 2014, a été interdit par la justice d’exercer sa profession en 2015. Le CNOM a été averti par un confrère en 2014, mais n’a enregistré cette affaire qu’en 2015. Surtout, il n’a apporté aucune suite administrative ou disciplinaire à cette plainte. Dans sa réponse, l’Ordre rappelle qu’il est pleinement engagé depuis novembre 2017 contre le harcèlement et les abus sexuels. « Dès que l’Ordre a connaissance de faits suffisamment précis et circonstanciés, il les transmet à la juridiction disciplinaire qui juge en toute indépendance », se justifie-t-il.

Le CNOM rappelle, par ailleurs, que de nombreuses circulaires ont été édictées pour que les plaintes enregistrées par la justice soient transmises automatiquement à l’Ordre afin d’entamer des poursuites disciplinaires : malheureusement, regrette l’Ordre, ces plaintes ne sont pas systématiquement transmises. L’Ordre, en revanche, ne dit rien de la plainte qui lui a été transmise en bonne et due forme et contre laquelle il n’a absolument rien entrepris. Tout juste se contente-t-il de mentionner que « tous les échelons qui le composent (l’Ordre) doivent améliorer leur accueil des personnes qui se disent victimes ».L’Ordre, en revanche, ne dit rien de la plainte qui lui a été transmise en bonne et due forme et contre laquelle il n’a absolument rien entrepris.

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Citer cet article: Lynché par la Cour des comptes pour des comportements non éthiques, l’Ordre des médecins se défend comme il peut – Medscape – 28 févr 2019.

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